C’est ce qui a frappé les voyageurs ailés à leur arrivée à Londres en avril : les buildings de verre et d’acier voisinant avec les maisons patriciennes ont étonné Bernard et Francine, comme les parcs accueillant des sculptures contemporaines (Alien de David Breuer-Weil par exemple) à côté des statues équestres d’hommes illustres : une diversité s’accordant avec le multiculturalisme britannique dont témoigne la production artistique visible dans les musées et galeries.
A ce niveau, Les Ailes du désir proposaient de visiter ensemble la rétrospective Lichtenstein à la Tate Modern et une exposition autour de l’usage de la lumière à Southbank.
La rétrospective de l’artiste américain permettait d’évaluer sa démarche à la lumière de pièces méconnues ; le côté pop’art, proche des comics, de la bande dessinée, ne peut masquer la virtuosité de l’artiste en matière de composition et de maniement de la couleur, comme le souligne Claudie, et tend à rendre l’œuvre plus vivante, pour Dominique ou Philippe.
Mais Lightshow, l’exposition qui réunissait les artistes de la lumière, a fasciné nos amateurs : on y trouve rassemblées par la thématique des pièces d’artistes connus, de Morellet à Turell et à Jenny Holzer en passant par A.McCall et ses cônes intrigants, mais l’œuvre de Carlos Cruz-Diez (jeux de couleurs dans 3 espaces différents) et celle d’Olafur Eliasson (sculptures d’eau en lumière stroboscopique) n’ont laissé personne indifférent, à commencer par Emmanuelle, la benjamine de la bande : tous ont été séduits par le côté à la fois ludique et quasi-scientifique de l’exposition.
Chacun en a profité ensuite pour « réviser les classiques » ou découvrir de nouveaux artistes : la Tate Modern dispose dans ses collections permanentes de pièces remarquables, comme Le Rêve de P. Delvaux ou le Grand Nu de Picabia que Yasmina a particulièrement appréciés, ou le face-à-face des Monet et Richter, ou encore la série des Rothko qui ont rappelé à Jackie et Jean-Joël la représentation de « Four Seasons Restaurant » de Castellucci.
La Tate Britain proposait une grande exposition Schwitters qui, pour Claude et Dominique, permettait d’appréhender l’importance historique de l’artiste ; et la collection permanente offre des émotions rares, comme la Family des frères Chapman : toute une série de masques « africains » à la sauce MacDo qui ont particulièrement intéressé Francine et Michèle.
Autre œuvre en série de Geoffrey Farmer, Le chirurgien et le photographe à Barbican, petit bricolage inspiré, « marionnettes » en papiers découpés qui ont épaté Aline. Le Centre Barbican présentait aussi La mariée et les célibataires, exposition mise en scène par Philippe Parreno à partir de l’œuvre de Duchamp et de ses « héritiers », John Cage, Rauschenberg, Cunningham et Jasper Johns : pour Violette et Paco, le témoignage de l’actualité de Duchamp et des capacités d’échanges des artistes.
D’autres ont particulièrement apprécié les expositions de photo : la rétrospective Man Ray à National Portrait Gallery, et Genesis de Sebastiao Salgado, où l’on retrouve dans ce grand projet humaniste les qualités de l’artiste, noirs profonds et contrastes signifiants, ont été particulièrement appréciés par Philippe et Jean.
La National Portrait propose aussi dans ses collections permanentes de pièces remarquables, comme le Amy-Blue, émouvant portrait d’Amy Winehouse par Marlène Dumas que Yasmina n’est pas près d’oublier, ou la série de portraits d’Andy Warhol. Pierrette et Philippe ont visité le Musée Courtauld : « petit mais costaud » par sa collection, il ne comporte que des chefs-d’œuvre, ; il présentait aussi une exposition Picasso 1901. Ceux qui se sont rendus à Saatchi Gallery ont été décontenancés par les pièces des artistes russes, en particulier les photos de Boris Mikhailov ; mais 20:50, l’installation de Robert Wilson créée pour la galerie, a épaté Catherine et Jacques.
Comme New-York, Londres reste une capitale artistique incontournable ; à la facilité des déplacements dans une métropole aussi gigantesque (bus et métro nombreux et fréquents), s’ajoutait pendant notre séjour un temps idéal, frais mais ensoleillé le plus souvent. Au moment de rentrer à Poitiers, chacun souhaiterait pouvoir rester plus longtemps, il y a tant à voir ! Après la dernière bière dans le dernier pub, on se promet donc de revenir à Londres…