Article du carnet de bord

Arles-Avignon : un marathon

Villa Datris - L'Isle sur Sorgue

Du 6 au 20 juillet dernier, deux groupes d’une dizaine d’adhérents se sont succédé pour participer au Festival d’Avignon. Une expérience dont ils se souviendront, malgré un début difficile : un violent orage a arrêté la représentation de « Par les villages » (Peter Handke/Stanislas Nordey) dans la Cour d’honneur, un des premiers spectacles du premier groupe ! Certains ont pu se rattraper sur une autre représentation, d’autres ont l’intention de se rendre au Théâtre de la Colline pour une représentation en novembre dans un contexte différent.

Heureusement, le programme d’Avignon comporte d’autres événements que n’ont pas manqué nos festivaliers, à commencer par les expositions ; pour renouer avec l’origine du festival (exposition d’art contemporain en 1947) était proposée cette année une grande exposition « Les Papesses », au Palais des Papes et à la Fondation Lambert : s’agissait-il de faire oublier que les femmes sont quelque peu négligées par les instances culturelles, comme l’a mis en évidence une récente étude de Reine Prat ? Non loin de là, la Villa Datris à L’Isle sur Sorgue présentait une exposition « Sculptrices » où se retrouvaient quelques-unes de ces mêmes artistes.

Plus équilibrées en terme de parité homme-femme, les Rencontres photographiques d’Arles proposaient aussi des expositions qui pouvaient transformer la journée à Arles en véritable marathon ; nous avons aussi retrouvé à Arles des portraits de Guillaume Bruère (cft Biennale de Melle) autour de la future fondation Van Gogh…

Spectacles, expositions, performances, cette édition du Festival a été marquée par l’éclectisme, ce qui n’était pas pour décevoir nos amateurs ailés..

Pour Cathy, Beaucoup de choses intéressantes dans le in sur l'Afrique et notamment EXHIBIT B qui m'a bouleversée, profondément émue (en fait je suis sortie en larmes) ; nous sommes allées à la discussion avec le metteur en scène et les comédiens. Puis l'exposition : LA PORTE DU NON RETOUR qui m'a plus tard dans la semaine encore énormément émue. La soirée dans la Cour d'honneur du Palais des Papes sera pour moi inoubliable puisque je n'y étais jamais allée, aucun orage pour troubler cette magnifique soirée proposée par Jérôme Bel : j'ai été très touchée par les témoignages de ces spectateurs lambda mais j'aurais aimé y voir plus de comédiens , de lumières , de décors ... de spectacle. J'y ai même laissé mon chapeau en souvenir de moi …
L'exposition intime de Sophie Calle était aussi très émouvante.
Que d'émotions au cours de cette semaine ! et aussi quelques déceptions avec le spectacle de Jan Fabre qui me semblait prometteur puisqu'il s'agissait d'une rétrospective ( en fait déjà ancienne) sur le théâtre. Bon là soit je n'ai pas les codes pour comprendre, soit je suis complètement ignare, soit il ne s'adresse qu'à une poignée d'intellos en quête d'expérimentations obscures, ou simplement ce qu'il fait ne me convient pas…

Marie venait au Festival pour la première fois : Pour moi, c'était "une première", car je n'avais encore jamais eu l'opportunité d'y assister, aussi je pourrai désormais m'inscrire pour le spectacle « Cour d'honneur », qui m'a entre autres beaucoup interpellée , en ce lieu mémorable et impressionnant. J'ai apprécié les "nouvelles formules" théâtrales, qui n'en présentent pas moins des propositions fortes de réflexion : le « Remote Avignon », et « Lagos Business Angels » par le Rimini Protokol, la chambre intime de Sophie Calle ; le superbe duo de « Etrangler le temps » de Boris Charmatz et Emmanuelle Huynh en hommage à la chorégraphe Odile Duboc ; et surtout l'émouvante installation de Brett Bailey : « Exhibit B », ainsi que le texte de Philippe Ducros accompagnant ses photos pour « La porte de non retour ».
Sans compter toutes les richesses de l'exposition des Papesses, des photographes présentés en Arles, et de la Fondation Blachère en Apt.!!!
L'ambiance dans la ville , son architecture, la foule même, les spectacles off, était sympathiques . De belles journées dont nous nous souviendrons...

Julia aussi a apprécié, et fait remarquer qu’on ne peut pas tout voir : J'ai particulièrement apprécié "Exhibit B", j'envoie en pièce jointe la photo de Brett Bailey prise au cours d'une discussion dans la cour de l'Ecole des Beaux- arts. Et je me suis amusée à "Remote Avignon". Mon enthousiasme pour l'Afrique m'a fait un peu regretter le spectacle de Nangounia présenté la semaine précédant mon séjour dans la carrière de Boulbon... Je le verrai peut être par ailleurs !

Christine a été enthousiaste : Ce fut magique, très fort, des moments inoubliables et pour nous qui faisons du théâtre, une ouverture sur de nouvelles formes. Par contre, c'est un marathon ! Fatigant (peut-être à cause de la chaleur) mais cela valait vraiment la peine.

Un séjour très intéressant et vivifiant malgré la chaleur, tous s’accordent là-dessus !

Cathy précise : quelques spectacles chouettes du off, j'aurais bien aimé en voir plus, mais il faut quand même être un peu riche à Avignon : très peu de spectacles en dessous de 15€, ce n'est plus très populaire tout ça ... Et puis ce fut aussi l'occasion de belles rencontres avec nos colocataires de la semaine.

Mais Cathy n’a pas bénéficié comme les festivaliers ailés de la première semaine de la délicieuse prestation de Jean dans les couloirs de la résidence, qui en valait bien d’autres du festival off…

Christiane Vigneau et coll.