Du 20 au 27 août, les Ailes du Désir ont tenté de suivre le fil du « Palais Encyclopédique », thème de la 55ème Biennale de Venise : un parti pris thématique qui n'a pas convaincu tout le monde.
A travers les Giardini et l'Arsenale mais aussi dans les pavillons nationaux et autres propositions collatérales en ville, 47 adhérents des Ailes ont donc affronté un océan de propositions artistiques : ils tanguent mais ne coulent pas (Fluctuat nec mergitur, comme disent les latinistes !), à la différence du site des Giardini dont le pavillon chilien à l'Arsenal (pourquoi lui ?) illustre l'immersion irrémédiable.
Après six jours d'exploration des multiples propositions qu'offre Venise pendant la Biennale : ''Grosse fatigue'' comme l'énonçait le titre de l'œuvre vidéo de Camille HENROT, une française Lion d'argent du meilleur jeune artiste, ambitieuse et séduisante tentative de restituer la création de l'univers en 13 minutes.
Comme lors de la précédente biennale en 2011, les ailistes ont partagé à mi- séjour autour d'un verre de Prosecco leurs impressions, leurs expériences et leurs coups de coeur.
Les plus jeunes ont été marqués par les œuvres interactives ou immersives, comme le pavillon coréen de KimSooja aux Giardini ou la pièce de lumière blanche à la Douane-Fondation Pinault.
Les plus sages ont recommandé de donner du temps aux œuvres, quitte à en voir moins, d'y consacrer le temps pour les pénétrer ou s'en pénétrer, comme l'exige la proposition du pavillon des USA aux Giardini.
Les plus experts ont relevé la diversité des outils et des techniques, loin de l'écrasante et hégémonique présence de la vidéo d'il y a quelques années : ainsi la vidéo, la sculpture, la création sonore construisent ensemble une histoire dans une installation qui englobe le pavillon lui-même, comme au pavillon israélien.
Les plus perspicaces ont souligné que la fabrication du projet fait alors partie du projet, dans ce pavillon israélien, ou encore avec « Ravel Ravel Unravel » d'Anri SALA au pavillon français, une œuvre forte qui s'était faite désirer du fait d'une panne technique lors de notre première visite des Giardini, mais que nous avons pu voir et entendre le lendemain grâce à la bienveillance de Philippe Zimmermann, régisseur du pavillon français et installateur de l’œuvre.
Parmi les évènements collatéraux, citons le palais Fortuny qui présentait Tapiès, le musée Correr avec Cuba, le Palazzo Bembo, les créations avec le verre du circuit Glasstress, Wunderkammer au Palazzo Widmann, la Fondation Prada... Mais « Voice of the Unseen »: l'art chinois indépendant de 1979 à aujourd'hui, a touché nombre d'entre nous par son ampleur, la diversité des techniques, les qualités expressives et plastiques : plus de 160 artistes réunis dans 4 halles au nord de la darse de l'Arsenal.