Période:
C'est une artiste bien connue des poitevins qui investit La Vitrine cet automne : Nadia SABOURIN enseigne aux Beaux-arts/École d'arts plastiques de Poitiers et a eu l'occasion de montrer son travail à plusieurs reprises : aux Beaux-arts/Buxerolles (Hypothèse 20 # et si on était en état de surchauffe ! 2020), à la Chapelle St-Louis (Le désespoir du singe 2003), à l'Artothèque de Poitiers (Les Trouées acides 2023), à l'École d'arts plastiques de Châtellerault (Piège à loups 2004), au Château d'Oiron (Acouphènes et angles morts 2011) ; et en 2018 lors d'un week-end en Touraine proposé par Les Ailes du désir, les amateurs ailés avaient eu l'heureuse surprise de découvrir Le Secret du lièvre blanc dans le cadre particulièrement bien adapté du Château du Rivau à Léméré (Exposition collective Le Beau, la Belle et la Bête) !
Nadia SABOURIN présentera dans La Vitrine, 49 rue Jean-Alexandre à Poitiers, une œuvre tout à fait récente, La Topiaire éclaireuse
La cire n'est pas une nouveauté dans mon travail, puisque je l'ai déjà utilisée en 2008 pour la série "les lucioles" (dans "Les évanouis 1"), robes d'enfants enduites de cire et rétroéclairées. Ce matériau malléable et sensible à la chaleur peut se répandre en coulées qui refroidissent à l'air, et s'accumulent en se figeant comme le fait la glace en modifiant l'apparence de l'objet recouvert.
Le recouvrement des objets par enduction de tissus, animaux, végétaux...avec de la cire ou de la barbotine de porcelaine reste le fondement pratique de l'ensemble de mes travaux. J'enduis et je produis donc comme une sorte de protection, une coque fragile qui suit la forme de l'objet et préserve son apparence. Dans le cas de la cire, je travaille au pinceau comme une sorte de thanatopracticienne en restaurant dans la cire elle-même, les couleurs disparues. Dans cette ultime transformation l'objet prend alors une forme ambivalente, qui à la fois s'apparente à un souvenir, et à la fois devient tout autre. Sans toutefois être votif.
Avec la porcelaine, c'est une étape supplémentaire puisque l'objet disparaît totalement lors de la cuisson, en produisant une coque vide et une forme très proche de celle de l'objet.
Par extension "La topiaire éclaireuse" parle des peurs suscitées par l'information concernant la menace de disparition de l'électricité en hiver. C'est une sorte d'objet fictif de science-fiction et d'anticipation qui peut évoquer plusieurs choses qui nous renvoient à l'actualité :
- Au climat avec la réduction des saisons et la disparition des hivers avec leur lot de glace et de neige enchanteresses.
- Á la question du remplacement des énergies fossiles, menaces des pannes électriques, alors avec un peu d'humour, je me dis qu'un hiver à la bougie pourrait sans doute produire un objet qui pourrait ressembler à la pièce que je propose !!! Comme si, dans l'urgence, on avait pris un gros bouquet sec comme support d'éclairage improvisé.
- Puis la question du temps par les gestes répétés de la fonte de la cire et de l'enduction, seule condition pour obtenir cette forme.
Sous réserve de confirmation : vernissage et rencontre avec l'artiste jeudi 12 octobre 2023 à 19h, rendez-vous devant la Vitrine 49 rue Jean-Alexandre à Poitiers à 18h30 suivi d'une rencontre dans l'atelier enfants des Beaux-arts/École d'arts plastiques (1er étage).